
Une plainte contre Nasser Al-Khelaïfi déposée par son ancien majordome Hicham Karmoussi
Selon les infomations de RMC Sport, Hicham Karmoussi, ancien assistant personnel de Nasser Al-Khelaïfi, a déposé une plainte pour travail dissimulé le vendredi 17 mars, qui vise implicitement son ancien employeur pour lequel il a travaillé pendant une décennie. Dans la plainte, à laquelle RMC Sport a eu accès, Karmoussi affirme avoir travaillé pour Al-Khelaïfi de 2011 à 2018 sans contrat de travail et déclare également avoir subi du harcèlement moral.
Voici un large résumé de l’affaire tiré de l’article paru sur rmcsport.bfmtv.com
Pendant vingt ans, Hicham Karmoussi a travaillé dans l’ombre de Nasser Al-Khelaïfi, en tant que chauffeur, intendant, responsable logistique et même partenaire de tennis. Il était la personne de confiance du président parisien. Les deux hommes, qui partagent une passion pour le tennis, se sont rencontrés sur un court de tennis au Qatar, où Al-Khelaïfi était joueur professionnel à la fin des années 1990. En 2005, Karmoussi a été contacté par Tamim Ben Hamad Al Thani, l’actuel émir du Qatar, pour devenir son entraîneur de tennis personnel, après avoir quitté le Qatar pour retourner au Maroc. Au fil des mois, Karmoussi se rapproche de Nasser Al-Khelaïfi et devient finalement son assistant, selon les allégations exposées dans la plainte consultée par BFMTV et RMC Sport. Cette proximité avec le patron du PSG a permis à Karmoussi de gravir les échelons et d’occuper le poste d’assistant de longue date.
Hicham Karmoussi est un nom familier dans les cercles du club de football parisien. Les personnes qui connaissent le président du PSG connaissent également son assistant. Karmoussi était au même niveau que le directeur de cabinet d’Al-Khelaïfi, Adel Aref, et son proche collaborateur, Ahmed Bessedik. En 2011, après la nomination d’Al-Khelaïfi au PSG, Karmoussi l’accompagne en tant qu'”assistant à temps plein”, mais “aucun contrat de travail n’est conclu”, selon la plainte déposée auprès du Procureur de la République de Paris. Cette plainte décrit le “rôle important dans l’intendance quotidienne” de Karmoussi. Selon l’ancien joueur de tennis marocain, les “conditions de travail et de vie avec M. Al-Khelaïfi” ont commencé à se détériorer en 2015, avec des demandes incessantes du président parisien et des horaires de plus en plus intenables. Une forme de harcèlement moral est également mentionnée dans la plainte. “Pendant des années, Hicham Karmoussi a travaillé sans contrat ni titre de séjour pour M. Al-Khelaïfi et à un rythme insoutenable. Aujourd’hui, il souhaite dénoncer ce système brutal et cynique”, déclare Maître Antoine Ory, son avocat.
Dans sa plainte, Hicham Karmoussi relate également des événements de la vie privée de Nasser Al-Khelaïfi. Selon les informations rapportées précédemment par Libération, Karmoussi affirme avoir effectué des tâches de nettoyage dans la résidence parisienne du président du PSG pour empêcher la police de découvrir des éléments sensibles lors d’une perquisition. Cette demande aurait été faite le même jour qu’une perquisition au siège de BeIn Sports. La plainte précise que Karmoussi aurait reçu un appel de son supérieur lui demandant de revenir rapidement à Paris pour “nettoyer la maison” et éviter la découverte de preuves d’infractions potentielles. Karmoussi aurait alors pris l’avion pour Paris pour rassembler tous les éléments considérés comme compromettants par son patron.
Selon la plainte déposée, Hicham Karmoussi aurait été chargé par Nasser Al-Khelaïfi de conserver un iPad, un téléphone et une clé USB contenant des contrats conclus entre Al-Khelaïfi et Jérôme Valcke. Les autres documents auraient été détruits par Karmoussi dans la baignoire de l’appartement, provoquant un petit incendie qui a nécessité des travaux de réparation. Suite à ces événements, Al-Khelaïfi aurait proféré des menaces envers Karmoussi, affirmant que s’il se passait quoi que ce soit dans la maison, Karmoussi serait seul tenu pour responsable, et qu’il pouvait “l’effacer en un claquement de doigts de la surface de la terre”.
Ce dossier représente une affaire hautement délicate pour l’environnement parisien, s’ajoutant à plusieurs autres concernant le président du PSG au cours des derniers mois. Au début du mois de février, trois juges d’instruction du tribunal de Paris ont été nommés pour enquêter sur les accusations d’enlèvement, séquestration et torture d’un lobbyiste franco-algérien, Tayeb Benabderrahmane, qui cible notamment Nasser Al-Khelaïfi, le patron du PSG. Ce dernier affirme que sa détention au Qatar en 2020 est liée aux documents sensibles qu’il avait en sa possession, lesquels lui auraient été remis par Hicham Karmoussi, selon la plainte consultée par RMC Sport et BFMTV.
Tayeb Benabderrahmane, détenu au Qatar de manière arbitraire selon lui en 2020, a déposé une plainte avec constitution de partie civile. Cette procédure permet généralement d’obtenir une information judiciaire pour tortures, enlèvement et séquestration. Cette affaire aux ramifications multiples trouve son origine dans l’information judiciaire ouverte sur le trafic d’influence et la corruption autour du PSG.
Après les événements décrits précédemment, Hicham Karmoussi aurait ressenti une certaine inquiétude quant à son avenir professionnel. Il aurait donc confié les documents qu’il détenait à Tayeb Benabderrahmane lors d’une visite au Maroc et lui aurait demandé de lui rendre service en utilisant son réseau pour l’aider à obtenir un rendez-vous à la préfecture en vue de l’obtention d’un titre de séjour. Après une nouvelle interpellation en octobre 2018 à l’aéroport d’Orly, Karmoussi aurait fait pression sur Nasser Al-Khelaïfi pour régulariser sa situation en exigeant un contrat de travail. Finalement, en décembre 2018, il a signé un CDI avec la société BeIn Sports, mais cette collaboration s’est terminée en juillet 2020. Karmoussi occupait le poste d’homme à tout faire pour Al-Khelaïfi, sans avoir un réel poids sur les décisions prises au sein du club de la capitale.
En novembre dernier, Hicham Karmoussi a été interrogé par les services de police de l’office anticorruption en tant que témoin dans le cadre de leur enquête sur l’attribution du Mondial 2022 au Qatar. Cependant, selon des sources proches de Nasser Al-Khelaïfi, l’ancien intendant de ‘NAK’ aurait tenté de faire chanter le président parisien au cours des dernières semaines et aurait également volé des effets personnels appartenant à plusieurs dirigeants de football, y compris le propriétaire d’un club de Premier League. Al-Khelaïfi a qualifié ces allégations de “manipulation médiatique” et a exprimé sa confiance dans le système judiciaire pour faire la lumière sur ces accusations. Les sources proches du président parisien ont qualifié les personnes qui utilisent les médias pour salir Al-Khelaïfi de “criminels”.
Ce que dit la loi française
Selon la loi française, tout travailleur a droit à un contrat de travail écrit. S’il est avéré que M. Karmoussi a travaillé sans contrat de travail, cela constitue une violation de la loi sur le travail en France. De plus, le harcèlement moral est une infraction grave qui peut avoir des conséquences néfastes sur la santé physique et mentale de la victime.
Nous rappelons que dans ce genre d’affaire, il est important de respecter la présomption d’innocence jusqu’à ce que des preuves tangibles soient présentées et que le cas soit résolu devant un tribunal compétent.