
Parc des Princes : la parole aux anciens
Selon l’article du quotidien Le Parisien, les anciennes gloires du PSG ont des réactions polarisées face à la possibilité de voir le club parisien quitter le Parc des Princes pour le Stade de France. Certains sont fermement opposés tandis que d’autres sont plus ouverts à cette idée, mais aucun d’entre eux ne semble indifférent à la question. Le sujet est donc source de tension ou de débat réaliste.
Antoine Kombouaré joueur (1990-1995) et entraineur (2009-2011)
Cela me ferait bizarre, mais je ne serai pas choqué, estime-t-il. J’ai bien compris qu’il y a un problème économique, et le club a besoin de trouver des ressources supplémentaires. Disons que je serai triste mais que je me ferai une raison. Je vois bien qu’il y a un blocage entre le club et la mairie, et je trouve cela dommageable.
Dominique Bathenay joueur (1978-1985)
Cela restera le PSG, lâche-t-il. Au début, cela fera drôle à tout le monde, mais on s’y fera, vous verrez. Le monde bouge, et il faut s’adapter. De grands clubs comme la Juve ou le Bayern ont changé de stade, et cela s’est bien passé. Même s’il ne joue plus à Paris intra-muros, c’est pareil. Regardez, le club va aller s’entraîner à Poissy, et il continuera à s’appeler Saint-Germain. Le lieu est moins fort que l’histoire.
Jean-Marc Pilorget joueur (1975-1989)
Le Parc, c’est ma maison, reconnaît-il. J’y ai fait toute ma carrière et j’aimerais vraiment un accord pour que le club reste. Mais il ne faut pas faire n’importe quoi. Si le club doit partir, alors qu’il le fasse. Ce n’est pas parce qu’on est attaché à ses souvenirs qu’il faut bloquer l’avenir. Ça ne me choquerait pas plus que cela.
Luis Fernández joueur (1978-1986) et entraineur (1994-1996 et 2000-2003)
Vous ne voudriez pas non plus que j’applaudisse des deux mains, ironise l’ex-entraîneur. Je crois que je vivrais très mal cet éventuel déménagement.Parce que quand je vais au Parc, je revois ceux qui ont tant aimé ce stade et qui sont morts. Je pense par exemple à Francis Borelli, Jean-Pierre Dogliani, Michel N’Gom ou Jean-Luc Sassus. Et cette pensée me fait vivre comme un déchirement un éventuel départ au Stade de France. Le Parc, c’est un lieu de mémoire.
(Après quelques minutes ) Il ne faut pas vivre dans le passé, rajoute-t-il. Si la condition pour que le club gagne enfin la Ligue des champions, c’est d’aller au Stade de France, alors je dis oui.
Alain Roche joueur (1992-1998) et directeur délégué aux questions sportives puis directeur du recrutement (2006-2012)
S’il y a une manifestation contre ce déménagement, je viendrai, lance Alain Roche, vainqueur notamment de la Coupe des coupes en 1996 avec Paris. C’est complètement épidermique chez moi. Le PSG, c’est le Parc. Point barre. J’espère vraiment que cette erreur ne sera pas commise.
Sur le Stade de France : Ce stade est tellement impersonnel. Vous verrez que même si le PSG en était propriétaire, il y aurait des interventions politiques pour y maintenir d’autres événements. Et on garderait cette piste d’athlétisme qui étouffe l’ambiance et éloigne les spectateurs de la pelouse. À tout prendre, je préférerais qu’on construise une nouvelle enceinte que d’aller là-bas.
Jérôme Alonzo joueur (2001-2008)
C’est simple, cela me ferait vomir de voir Paris jouer au Stade de France, assène l’ex-gardien Jérôme Alonzo. Le Parc, c’est ma vie. J’ai une histoire d’enfance et d’homme avant même de joueur ici. Mon père, Pierre, y a travaillé et a créé le centre de formation. Cette histoire remue des choses extrêmement personnelles en moi. Quand j’ai signé ici en 2001, ce n’était pas pour l’argent . Surtout d’ailleurs quand je me souviens du chiffre (sourire). C’était pour évoluer sur cette pelouse. Si Paris devait quitter le Parc, une partie de moi s’écroulerait. Vous appellerez cela toujours le PSG. Mais ce ne serait plus mon PSG…