Mon frère !

Mon frère, nous sommes le 3 mai 2023, il est 21h43, il y a quelques heures j’étais sur l’autoroute quand Fred m’a appelé, la voix tremblante, jamais je ne l’avais entendu comme ça, jamais ! Il m’a forcé à m’arrêter pour me dire que tu étais parti, que je ne te reverrai plus, que je ne pourrai plus t’appeler le midi quand je corrige mes copies dans ma classe et que je veux prendre de tes nouvelles même si je sais pertinemment que la discussion déviera sur le PSG, notre PSG !

Combien de fois, mon frère, nous nous sommes pris pour des petits durs, des costauds, n’ayant peur de rien, au milieu de notre virage ou de notre parcage ? Tout à l’heure, mon frère, tu te serais moqué, tu m’aurais charrié ou tu aurais eu honte de moi. Tout à l’heure, arrêté sur mon aire de repos d’autoroute, Fred a parlé et j’ai hurlé ! J’ai hurlé ma douleur, ma peine, ma colère ! J’ai crié mon incompréhension ! J’ai pleuré de culpabilité de ne pas avoir été là pour toi alors qu’en relisant nos messages j’ai retrouvé toutes nos promesses : « je t’aime fréro, tu es la famille, je serai toujours là pour toi » « moi aussi fréro je t’aime » et je pourrai en aligner des dizaines.

Mais hier, je n’étais pas là.

Je me souviens notre première rencontre en décembre 2021, non je ne suis pas ton ami d’enfance, non je ne te connais pas depuis 20 piges, non, nous n’étions pas en CE2 ensemble, mais ce jour du 6 décembre 2021, notre rencontre a scellé immédiatement une amitié fraternelle définitive. Cela a été instantané, nous nous sommes reconnus, nul besoin de parler, de se convaincre, de s’impressionner. Ce soir là, en sortant des locaux de France Bleu Paris, j’avais gagné un frère, toi mon frère.

Quelques temps auparavant, j’avais appelé Pia, notre copine Pia Clemens : « coucou, tu vas bien, dis moi tu connais un mec qui s’appelle Polo ? je sais que c’est un ancien Supras, il est avec Média Parisien, je l’ai vu sur des lives et j’aimerais bien le contacter » . Pia m’avait répondu du tac au tac : « mais oui je le connais très bien, c’est un pote, si tu veux je l’invite avec toi dans l’émission » . Et voila, « emballé c’est pesé », quelques jours plus tard, je te retrouvais au micro, dans 100 % PSG et le piège de l’amitié se refermait sur nous. En sortant du studio, on aurait dit deux ados qui venaient de s’inviter pour les prochaines vacances et puis Pia devait m’enregistrer pour les spéciales Noël, mais si mon frère, souviens toi, dans la pièce du fond près de son bureau ! C’est là, que tu m’a offert l’écharpe des 30 ans du Virage Auteuil, parce que je ne l’avais pas et que pour toi c’était inconcevable : « t’as l’écharpe des 30 ans quand même mon Aymeric, parce que sinon c’est pas sérieux ! », « non même pas mon Polo » .

Rico, enfin Rabé, ton joueur, ton capitaine était là, on avait pris une photo tous les trois, fiers tellement fiers !

Mon frère, on s’était alors vite retrouvé, grâce à toi sur un live insta de Média Parisien, tu m’y avais invité et là j’avais fait la connaissance de Fred et d’Igor.

Depuis ce jour de décembre 2021, nous savions tous les deux que nous pouvions compter l’un sur l’autre, que ce soit pour se féliciter d’une victoire, débriefer un match, s’extasier sur un tifo, discuter du devenir du virage, critiquer nos joueurs ou le club, bref parler encore et encore de notre PASSION ! Et alors, quand le mercato arrivait et que toi et moi nous cherchions par tous les moyens de savoir, d’obtenir des informations, de gratter quelque chose, tu te souviens mon frère ? Combien de fois je t’ai soulé pour savoir si tu savais un truc que je ne connaissais pas !

Mais la chose la plus importante était ce lien d’Amour fraternel indestructible qui nous unissait. Pas besoin de s’appeler tous les jours, nul obligation de se voir toutes les semaines, nous savions toi et moi que n’importe quand, à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, nous pouvions compter l’un sur l’autre. Tout y est passé, mes problèmes personnels, mes galères, mes états d’âme, ma tristesse, mes angoisses, tes soucis et même tes amours mon frère ! Tout ! Tu étais un réconfort, toujours à l’écoute et toujours positif. Tu n’oubliais jamais de prendre des nouvelles, juste le petit mot, histoire de savoir si tout allait bien.

Tu te souviens, mon frère, ce soir où j’étais en galère pour trouver un IPTV ! Je t’ai appelé, je me revois, en calcif, par terre devant ma télévision, gueulant et jurant toutes les 30 secondes parce que je ne trouvais jamais ce que tu me demandais ! Toi, tu rigolais, toi tu ne râlais pas, toi tu restais tranquille et posé, zen… Et puis, et puis rien du tout, je n’ai jamais réussi et ça a dévié sur quoi mon frère ? Je te le demande, alors ? Evidemment sur le PSG, toujours en caleçon sur le carrelage et ça a duré je ne sais plus combien de temps, on s’est couché si tard que je t’ai maudit quelques heures plus tard quand il a fallu se lever !

On adorait être ensemble chez Pia et si Céline était là c’était encore mieux hein ! On s’était promis de tout casser en radio sur Média Parisien, de se faire remarquer, on se disait que si on nous donnait un jour, même une seule fois notre chance, on y arriverait, la PASSION, toujours la PASSION ! On fait comment maintenant mon frère ? Tu me laisses comme ça, tout seul, sans ma roue de secours préférée !

Brève d'un Ultra contre les préjugés et les amalgames https://t.co/C7muj8lpoi

— Aymeric (@casadisogno18) March 7, 2023

Et puis récemment, tu t’es mis à écrire des papiers pour notre site, médiaparisien.com ! En fait, tu as toujours été attiré par l’écriture, c’était pour toi à la fois une envie et un défi. Un jour tu m’as appelé et tu m’as dit : « fréro, j’ai commencé à écrire un article et je veux que tu sois le premier à le lire, je veux que tu me donnes ton avis, dis moi si c’est bien et surtout si c’est mauvais, dis moi la vérité » . Ce jour là, j’étais occupé, je t’ai donc dit que j’allais regarder et qu’évidemment tu pouvais compter sur ma critique honnête et objective. Tu m’as relancé je ne sais combien de fois dans la journée, tu m’as soulé mon frère !!! J’ai compris alors l’importance de cet article pour toi et je me suis mis à lire. Je garderai pour nous ce que je t’ai dit, toujours est-il qu’après quelques ajustements bien sentis, tu as publié ton premier article, tu étais si fier ! Ce jour là, oui je peux te l’avouer ce soir, j’avais bien choisi mes mots pour te donner mon ressenti, mais je n’avais pas pour autant été tendre, j’avais mis les formes pour t’encourager comme tu le méritais. Une fois le travail effectué, je t’avais fait remarqué que cela n’avait plus rien à voir avec le premier jet, mais que pourtant le fond et tes idées y étaient. Tu m’avais alors répondu : « fréro, tu peux tout me dire parce qu’avec toi il n’y aura jamais de soucis entre nous, j’ai trop de respect pour toi ».

🌹 Dans les yeux de Polo : James à jamais dans nos cœurs. https://t.co/8c1yOtsIsm

— Media Parisien (@MediaParisien) April 30, 2023

Fin avril, il y a 10 ou 15 jours, tu m’avais envoyé un de tes derniers opus en me disant : « j’ai écrit ça en one shot, dis moi ce que tu en penses, merci fréro, ton avis est très précieux pour moi » . Je t’ai alors répondu tout de suite : « c’est bien bravo, tu prends confiance c’est top, je suis fier de toi », tes derniers mots ont été : « oui de plus en plus » . Tu vois mon frère, grâce à notre projet, avec Fred, Igor, Antho, Boy, Benjamin et tous les autres, tu as pu concrétiser ta passion de l’écriture et la partager.

Mais tu me laisses seul mon frère, tu es parti sans m’avoir prévenu. Et nos promesses alors ? Et cette putain de ligue des Champions ? Quel intérêt d’aller la gagner sans toi ! Je ne pourrai plus te prendre dans les bras en sortant du Parc ou en te retrouvant chez Pia, te faire la bise, te chambrer, profiter égoïstement de ton sourire. Et puis tu m’avais promis de m’inviter au resto et de me faire un repas malgache… Mais tout l’Amour que je te porte m’empêche de t’en vouloir et puis je sais que tes promesses tu les tiendras, alors ce ne sera pas ici près de moi mais où que tu sois tu les tiendras, j’en suis persuadé.

On se revoit bientôt petit ange.

Merci pour tout ce que tu m’as offert. Je t’AIME mon frère !