
Marquinhos : “On m’a choisi comme capitaine pour ce que je fais au quotidien et ce que je représente pour le club”
Dans le cadre de l’officialisation de sa prolongation au PSG, annoncée vendredi, Marquinhos s’est exprimé longuement dans un entretien accordé au journal L’Équipe paru aujourd’hui. Morceaux choisis.
Sa prolongation jusqu’en 2028
“Pendant toute la période où on a négocié, tout le monde a réfléchi aux différentes options qu’on avait. Pour moi, c’était très clair, très facile. J’ai un lien super fort avec le PSG, de dix saisons. Le club a aussi montré le respect et la confiance qu’il avait pour moi. Ma première option a toujours été de rester, de continuer mon aventure. J’ai toujours des objectifs à aller chercher ici et je ne voulais pas partir sans les accomplir.
[…] Quand je parle d’objectifs, ce n’est pas qu’aller chercher des titres. C’est aussi hausser le niveau du club, le niveau d’exigence dans le club, faire qu’avec mes enfants le nouveau supporter du PSG rêve devant nos matches à la télé. Ça va au-delà du simple niveau individuel. C’est ça mon objectif, mon rêve : amener le PSG le plus haut possible.”
Son niveau de performance
“Au fil de ces dix ans, j’ai eu des bons et des mauvais moments. Ils ont fait le joueur que je suis aujourd’hui. Quand tu as un mauvais moment, ça marque beaucoup l’image d’un joueur. Les gens oublient vite tout ce qu’on a fait avant, tout ce qu’on a fait pour le club. Aujourd’hui, le foot vit vraiment dans l’instant. Comme je disais, on a tous des hauts et des bas, mais il faut garder du courage et du respect pour le maillot que tu portes.
Je pense que j’ai été un peu marqué par la défaite en Ligue des champions la saison dernière (1-0, 1-3 contre le Real Madrid en huitièmes de finale) et par le tir au but manqué au Mondial (1-1, 2-4 aux t.a.b. face à la Croatie en quarts). Avant le tir au but, je pense que j’ai fait un très bon tournoi. Malheureusement tu as des points faibles dans une carrière, et les gens restent avec ça en tête.”
Son rôle dans le vestiaire
“[…] Je ne veux rien forcer dans mon comportement. Mais un capitaine doit être présent dans un vestiaire, dans des moments importants où il y a des prises de décision. C’est important de bien penser dans ces moments. Je ne fais jamais les choses de mauvaise foi, mais toujours en me disant que c’est le mieux pour le club. Un capitaine, ça doit penser beaucoup plus loin que l’instant. Il ne faut pas hésiter à parler franchement avec les autres. Il se passe des choses dans le vestiaire, mais que ce soit avec les coéquipiers ou les dirigeants, c’est pour le bien du club.”
« Les gens oublient vite tout ce qu'on a fait avant »
— L'ÉQUIPE (@lequipe) May 19, 2023
Arrivé au PSG en 2013, le défenseur brésilien Marquinhos a officiellement prolongé son bail jusqu'en 2028. Après avoir tout connu ou presque, le capitaine parisien reste aussi ambitieux https://t.co/FfCjQ4rooE pic.twitter.com/FAatGB5eTE
Les doutes autour de son capitanat
“Les gens veulent créer des situations de tension dans le vestiaire. Je ne suis jamais allé voir le président ou l’entraîneur pour leur demander d’être capitaine. Ils m’ont choisi pour ce que je fais au quotidien et ce que je représente pour le club. Si un jour, ils pensent que je ne suis plus légitime, ils vont me le dire et après ce sera à moi de prendre mes décisions personnelles. Mais là, je pense que c’est plus pour créer des tensions. Mon coach ne m’a jamais rien dit, mon président ne m’a jamais rien dit, Kylian m’a défendu en conférence de presse… On a une très bonne relation d’ailleurs. Je suis capitaine, mais ça ne l’empêche pas de prendre la parole, de prendre les choses en main par moments. Mais il n’est pas le seul. Il y a Sergio (Ramos), Marco (Verratti), tous les leaders. Tout le monde peut prendre la parole, il n’y a pas de compétition.”
Le conflit avec les ultras
“C’est une bonne nouvelle déjà de les voir revenir, car il y a une nette différence quand ils sont là et quand ils ne sont pas là. On connaît la force de notre public. Dans les moments difficiles, il faut toujours rester ensemble. S’ils sont tristes ou fâchés, il ne faut pas qu’ils pensent que nous ne sommes pas touchés et qu’on rentre à la maison en étant heureux. Quand on perd, on est tristes, énervés… On rentre tous sur le terrain avec l’envie de gagner les matches.
Je respecte toujours les protestations quand elles sont pacifiques, dans les moments et les endroits où il faut. Je demande surtout aux supporters de ne pas cibler un joueur ou un autre. Ça doit toujours être collectif. Un joueur ne marche pas tout seul, il ne va rien faire tout seul. On va toujours respecter les supporters. La vie d’un club ne fonctionne pas sans les supporters. Je viens d’une équipe (Corinthians) où les supporters sont passionnés comme ici. J’ai été éduqué comme ça, je sais l’importance des supporters.”