
Kevin Gameiro parle du PSG !
Dans une interview accordé à la chaîne Youtube : Colinterview – Oh My Goal, l’ex attaquant français revient notamment sur son parcours au sein du PSG en abordant des points plus ou moins importants.
Gameiro, qui avait connu deux saisons consécutives réussies à Lorient en marquant un total de 17 buts en 34 matchs en 2009-2010 et 22 buts en 36 matchs en 2010-2011, est arrivé au PSG en juillet 2011 pour environ 11 millions d’euros. Cependant, son parcours au sein du club parisien a été plutôt mitigé en comparaison avec ses performances précédentes. Il a joué 41 matchs en 2011-2012 pour 12 buts, puis 28 matchs en 2012-2013 pour 8 buts. En conséquence, il a quitté le PSG en 2013 pour rejoindre le club espagnol de Séville.
Gameiro revient sur son parcours 10 ans après avoir quitté la Ville Lumière.
Pourquoi a-t-il choisi de signer au PSG ?
Colin (le journaliste) : “Est-ce un choix du cœur ? Ou bien y a-t-il eu des discussions avec l’entraîneur ?”
Gameiro : “Mon premier choix était Valence car ils m’ont suivi pendant six mois et nous avions bien avancé dans les négociations, mais le transfert a été retardé en raison d’un manque de liquidités et de la négociation avec Lorient. Les négociations ont duré six mois entre toutes les parties, mais à la fin de la saison, je me suis rendu compte que rien n’était encore réglé avec Valence. C’est alors que j’ai été informé par mon agent que Paris était intéressé, et cela a changé la donne. J’ai pris des vacances et à mon retour, j’ai dû prendre une décision. Valence traînait toujours et jouer pour Paris était un rêve pour moi. Donc, finalement, c’était un choix facile à faire (dit-il en souriant). Cependant, il est vrai que mon premier choix était Valence car ils étaient intéressés avant Paris et j’étais aussi très enthousiaste à l’idée de jouer en LaLiga.”
Colin : “Tu fais partie des signatures… Nous avons du mal, en tant qu’observateurs externes, à comprendre dans quel Paris Saint-Germain tu as signé. As-tu signé pour le PSG qui était en train d’être racheté par QSI ou pour un PSG de dimension nationale et as-tu été surpris par l’arrivée d’un grand propriétaire ? Comment cela s’est-il passé pour toi ?”
Gameiro : “Non, je signe avec Leproux et avec les gens qui étaient en place, mais je savais qu’il y allait avoir un repreneur qui allait venir. Ça ne me gênait pas, Paris avait fait l’effort de payer le transfert et j’étais un joueur assez prisé à ce moment-là, on va dire” (dit-il en souriant). Du coup, c’était une évidence pour moi de signer au PSG. Après, les nouveaux investisseurs sont arrivés, Leonardo est arrivé, il y a eu d’autres recrues, mais bon, quand tu es dans un grand club, il ne faut pas s’attendre à être tranquille et à jouer tous les week-ends. Il faut te battre pour essayer de gagner ta place, mais ce n’est pas une chose qui m’a gêné (l’arrivée de QSI). J’étais un peu au courant, je ne savais pas clairement quand ça allait arriver et comment, mais ce n’était pas une chose qui allait me déranger.”

Une relation compliqué dans l’attaque du PSG
Colin : “Il y a plusieurs phases pour toi dans ce Paris Saint-Germain. On est dans la première année de QSI, il y a Javier Pastore, Jérémy Ménez, Nenê avec toi devant. Vous êtes les quatre fantastiques, vous faites rêver avant même le début du championnat. Comment toi, personnellement, tu t’entends en tant que seul attaquant numéro 9 vraiment dans ce quatuor-là ? Comment tu t’entends avec les 3 autres derrière parce que ce sont des artistes qui peuvent te donner plein de ballons, mais il y a aussi des ego, des mecs qui aiment marquer… Comment est-ce que tu te sens au milieu de ces 3-là ?”
Gameiro : “Dans un premier temps, je me sens bien, ça marche très bien, je marquais beaucoup de buts sur la première partie de la saison. À certains moments, je suis numéro 9 et je fais beaucoup d’appels, mais les ballons n’arrivent pas spécialement, mais bon, ça fait partie du jeu. Mais il est vrai qu’à un moment donné, quand tu fais beaucoup d’appels et que le ballon n’arrive pas, tu te lasses un peu, tu dévies un peu moins, tu déjoues aussi un peu plus et ce n’est pas évident à gérer. Mais en dehors, il n’y avait aucun souci avec ces joueurs-là. Mais comme tu l’as dit, sur le terrain, il y a des égos, il y a des faits de jeu où ils ne te passent pas le ballon (dit-il en rigolant), mais ce sont les grands clubs, il faut s’adapter.”
Suite à ces faits, beaucoup de choses ont changé dans la tête du joueur car les médias disaient qu’il se sentait seul, que les autres ne voulaient pas jouer avec lui. “Ils ne lui font pas confiance”, “il est frustré, il veut partir”
Colin : “comment vis-tu cette frustration ?”
Gameiro : “La frustration est survenue lors de la deuxième partie de la saison, suite à l’arrivée d’un nouvel entraîneur et de nouveaux joueurs. Les choix de l’entraîneur ont été remis en question, ce qui a provoqué une certaine interrogation chez le joueur. Bien qu’il ait essayé de garder la tête froide et de continuer à travailler, il a parfois douté de son avenir et a même envisagé de partir lors de la première année. C’est lors de ses vacances après cette saison que le joueur a croisé Claude Makélélé, ancien adjoint de Carlo Ancelotti, avec lequel il entretenait une excellente relation. Claude Makélélé lui a expliqué que le nouvel entraîneur l’appréciait beaucoup..“
Au début de la pré-saison suivante, Gameiro a rencontré le coach pour discuter de son avenir dans l’équipe. Selon ses dires, Ancelotti lui aurait dit… “Il y a beaucoup de matchs, j’aurai besoin de toi grâce à ton style de jeu différent des autres. Ne t’inquiète pas, tu vas jouer. Lors de la deuxième saison, tout ne s’est pas passé comme prévu, comme en témoigne son temps de jeu (1 171 minutes toutes compétitions confondues en 2011-2012 contre 2 696 en 2012-2013).
Gameiro : “C’est l’ascenseur émotionnel dans les clubs comme ça.”

Une frustration envers Carlo Ancelotti ?
Gameiro : “Je n’ai aucun souci avec lui, je l’ai recroisé plein de fois en Espagne et sur le bord des terrains. Je n’ai aucune rancœur. Je préfère un coach qui dit les choses, j’apprécie l’honnêteté.”

“C’est mon club de cœur”
Malgré l’arrivé de Zlatan Ibrahimovic en 2012, Gameiro décide de rester au PSG.
Gameiro : “Tu essaies de faire le maximum.” “Pour moi, jouer au Parc des Princes est un rêve. Quand j’étais petit, je regardais les matchs avec mon grand-père ou ma mère. Je disais : un jour, au lieu de crier “Marco Simone! Marco Simone!”, ils diront “Gameiro! Gameiro!”
Gameiro : “C’est un personnage” (en parlant de Zlatan) “C’était pas facile de jouer avec lui car il voulait tous les ballons. Des fois, tu pouvais déjouer à cause de lui car il criait comme s’il voulait tous les ballons. Mais franchement, avec moi, il a toujours été sympa.“

Une anecdote marrante
Gameiro : “Quand je vais jouer mon premier match titulaire contre Sochaux, il vient me voir la veille du match. On finit l’entraînement, il vient me voir et me dit : “Écoute, demain tu vas marquer deux buts et moi quatre.” Malheureusement pour lui, c’est moi qui en ai marqué deux et lui n’en a pas marqué”, dit-il en riant. “T’apprends tellement à côté de ces joueurs-là.” Malgré les préjugés autour de Zlatan, Gameiro dit : “C’est sa personnalité, mais franchement avec moi, il n’a jamais été déplacé. Il ne m’a jamais mis de bâtons dans les roues. Il a toujours essayé de m’aider sur le terrain ou à l’entraînement. C’était une relation professionnelle, il n’y avait pas d’amitié et aucune forme de mépris (…)”

Comment savourer un titre depuis le banc ?
Au cours de sa deuxième saison, bien qu’Ancelotti ait affirmé le contraire, Gameiro a joué moins que lors de sa première saison. On pourrait penser que cela aurait changé sa perception de la victoire, laissant une certaine amertume qui persiste encore aujourd’hui pour l’ancien international français, MAIS…
Gameiro : “Je vais être honnête avec toi, gagner le titre de champion de France avec Paris alors que ça faisait je ne sais pas combien de temps qu’il ne l’avait pas gagné, on oublie tout, frérot. On oublie tout ça puisque c’est un truc qui reste à vie, tu vois ce que je veux dire ?” dit-il tout souriant. “On se dit qu’on fait partie de l’aventure, c’est ça qui reste. Certes, il y a eu des moments difficiles, beaucoup de déceptions, mais dans des moments comme ça… Surtout le premier (pour lui), tu le savoures.”

Les coulisses de son départ du PSG
Gameiro : “Dans ma tête, c’était réglé. Il fallait que je parte. J’en avais informé le club et le nouveau coach, puisque Laurent Blanc a essayé aussi de me faire rester, mais là, il n’y avait pas de discussions à avoir. Il fallait que je parte, que je joue, il fallait que je retrouve le Gameiro des années passées, que je marque des buts et que je sois plus important pour une autre équipe. Mais sur le plan émotionnel, c’était très difficile, puisque j’étais revenu près de ma famille que j’avais quittée à l’âge de 15 ans, et le fait de revenir, créer de nouveaux liens et les revoir plus souvent, c’est vrai que c’était difficile de les quitter. En plus, je pars dans un pays que je ne connaissais pas…”

Une autre raison de son départ…
L’arrivée d’Edinson Cavani a été un facteur contribuant au départ de Gameiro, malgré les efforts de Laurent Blanc pour le convaincre de rester. Blanc connaissait bien Gameiro, ayant été son sélectionneur en équipe de France avant de prendre les rênes du Paris Saint-Germain. De plus, Blanc avait donné sa chance à Gameiro en équipe nationale.
Gameiro : “Un autre grand attaquant qui allait venir aussi (rires), là ce n’était plus le banc de touche où j’allais passer mon temps, c’est les primes que j’aurais squattées (rires).” N’importe quel coach, je ne serais pas resté.”