
Et si tactiquement le PSG s’était enfin trouvé ?
Les choix tactiques proposés dimanche au Vélodrome, ont abouti à une victoire convaincante.
Le retour de la défense à 3, un milieu plus travailleur, plus complémentaire, équilibré au service d’une attaque efficace et brillante. Et si le PSG, à une semaine de retrouver le Bayern en ligue des champions, s’était enfin trouvé ?
Et 1 et 2 et 3 derrière…

Dès le début de saison, Christophe Galtier avait expliqué que son équipe était faite pour jouer à 3 derrière. Le recrutement devait d’ailleurs être réalisé en ce sens et le tout nouvel entraineur du PSG avait donc identifié le système de jeu idéal, convenant le mieux aux caractéristiques des joueurs qu’il avait à sa disposition.
Cependant, le nombre insuffisants de défenseurs centraux, suite aux blessures des titulaires, allait forcer Galtier à revenir à une défense à 4. Mais dimanche dernier, à Marseille, c’est bien avec 3 défenseurs centraux, en 3-5-2 en phase offensive ou en 5-3-2 en phase défensive, que le PSG s’est présenté sur la pelouse du Vélodrome avec le succès qu’on lui connait !
Enfin de vrais choix tactiques
Cette fameuse défense à 3, avait déjà été utilisée par le technicien parisien en début d’année et cela n’avait pas toujours été couronné de succès. Face à Marseille, Christophe Galtier a fait de vrais choix tactiques, assumés et différents de ce qu’il avait tenté jusqu’ici.

En effet, première choix important, l’organisation des 3 défenseurs : si en début d’année, nous étions nombreux à nous étonner du placement de Marquinhos au milieu de la défense avec Ramos sur sa droite. Le manque de vitesse évident de l’espagnol, vieillissant, obligeait un Marquinhos, déjà en perte de confiance, à compenser en permanence les appels faits dans le dos de Ramos. Marquinhos défendait alors souvent trop bas, en coulissant sur sa droite, délaissant alors dangereusement son axe ! Or, à Marseille, Galtier a enfin décidé de placer Ramos dans l’axe au milieu de Kimpembe à gauche et Marquinhos à droite.
Immédiatement et naturellement, Ramos, retrouvait une meilleure gestion de la profondeur avec plus de sécurité. Cette position un peu plus basse, lui convenait beaucoup mieux et tenait compte de son manque de vitesse, en particulier lorsqu’il doit défendre en reculant. Et cela, tout en profitant de sa science du placement, de son bon jeu de tête et de son expérience, lui assurant l’autorité nécessaire pour diriger la défense parisienne et faire remonter le bloc.

En plaçant Marquinhos à droite, Galtier lui a permis de jouer beaucoup plus libéré et défendre sereinement comme il sait le faire. Marquinhos retrouvait alors, son agressivité, sa vitesse, allant chercher les adversaires plus haut, s’autorisant même des dépassements de fonction très utiles. Quand Marquinhos n’a plus besoin de compenser Ramos, il est bien plus efficace, il faut un patron à côté de lui pour en tirer la quintessence, et là, le brésilien redevient un défenseur intraitable !
Enfin, après la sortie de Kimpembe sur blessure, Galtier s’est retrouvé sans gaucher car El Chadaille Bitschiabu reste encore un peu tendre pour ce genre d’opposition. Faire rentrer Danilo, était tout à fait légitime, surtout qu’il est certainement le défenseur axial le plus fiable depuis des mois. Mais Danilo, est certes un soldat, mais moins à l’aise techniquement que Marquinhos. Et décider alors, de faire passer Marquinhos à gauche et de laisser Danilo à droite sur son bon pied a une fois encore été le bon choix.
Il faut, là aussi, reconnaitre cela à Galtier et à son staff.
Un bloc médian profitable à toute l’équipe
La position du bloc parisien, en bloc médian, contrairement au choix de jouer en bloc bas face au Bayern Munich ou face à l’OM en coupe de France, est là encore un choix tactique réfléchi et qui a porté ses fruits. Les 3 de derrière ne se sont pas retrouvés acculés sur les buts de Donnarumma, nos milieux ont pu récupérer les ballons plus haut et obtenir les renforts de Nuno Mendes et Nordi Mukiele pour prendre la profondeur, déjouer le marquage individuel marseillais, alimenter plus facilement les appels de Kylian Mbappé ou encore combiner avec Messi.
Ainsi, le bloc marseillais, placé très haut en coupe de France et qui avait mis à mal les parisiens, se voyait obligé de reculer.
Plus de simples latéraux, mais de vrais pistons
Ce système à 3 défenseurs derrière permet également d’utiliser nos latéraux, Nuno Mendes, Bernat, Mukiele et Hakimi comme de vrais pistons. Tantôt comme des défenseurs en phase défensive, tantôt comme des contre-attaquants, capables de prendre la profondeur en phase offensive.
Or, dans une défense à 4, traditionnelle, comme celle utilisée en coupe de France, nos latéraux, rapides et explosifs, partaient de trop bas et ne pouvaient que trop rarement apporter leur soutien aux attaquants et offrir des appels en profondeur. Leur double rôle est un autre point fort pour aider l’équipe à être équilibrée, ce qui fait terriblement défaut à ce PSG cette saison.
Un milieu équilibré avec des joueurs chacun à leur poste

Choix primordial dimanche soir, Marco Verratti a joué à son vrai poste, en 6, en pointe basse de ce milieu de terrain, là où il est le meilleur, le plus utile, voir indispensable. En effet, c’est à ce poste, qu’il peut assurer les sorties de balle grâce à sa technique, conserver le ballon même sous la pression et orienter le jeu pour assurer la transition vers l’avant.
En ce qui concerne Vitinha et Ruiz, ils ont eux aussi été à la hauteur de l’évènement ! Pourquoi ? Tout simplement, parce que Galtier leur a enfin donné des consignes claires. Chacun avait son rôle bien défini et une zone précise à occuper. Des semaines que ces deux là sont baladés à tous les postes du milieu, dans un milieu à 2, à 3 ou même en 10 pour le portugais. Comment ne pas se sentir perdus, quand en plus vos attaquants ne font pas les efforts.
Dimanche, Ruiz était à gauche, bien aidé par Nuno Mendes et Vitinha à droite, soutenu également par Mukiele. De plus, ces deux milieux n’avaient qu’un seul attaquant à compenser, ce qui rendait leur mission plus lisible et leur a même permis de se projeter vers l’avant pour faire des décalages ou apporter le surnombre, donnant ainsi le tournis à la défense marseillaise et perturbant leur marquage individuel.
Un Kylian flamboyant !

Pour ce qui est de l’attaque, on ne peut pas ici féliciter Galtier ou parler de vrai choix, puisque l’absence de Neymar, blessé, a rendu les choses plus faciles.
C’est donc à Messi et Mbappé que la mission de marquer des buts a été confiée. La grande différence tactique se résume évidemment à la présence du meilleur attaquant du monde actuel : Kylian Mbappé !
A lui seul, il a offert la profondeur qui manquait cruellement au PSG. Il a proposé par ses appels, des solutions. Il a fait reculer tout le bloc marseillais et a profité des largesses olympiennes, conséquences de la prétention de leur entraineur. A lui seul, Mbappé a redonné confiance à ses partenaires et l’envie de combattre en y mettant intensité, motivation et un état d’esprit conquérant qui avait disparu.
Le génie français, a bien été aidé par un Messi cette fois-ci concerné, au contraire de son match au Parc contre Lille. Messi a su combiner avec Mbappé, lui délivrant deux bonbons, deux caviars, deux passes décisives. Une chose est sûre, lorsqu’ils ne sont que 2, sans Neymar, ils sont plus souvent obligés de jouer avec les autres, ce qu’ils font moins lorsqu’ils sont 3.
Il faut aussi reconnaitre, qu’avec seulement 2 stars, il y a forcément un joueur de plus qui travaille pour l’équipe.
Mais dimanche, Messi et Mbappé ont prouvé qu’ils savaient s’inscrire dans le collectif tout en étant géniaux, talentueux et décisifs.
Et Neymar dans tout ça ?

Dès la fin de l’éclatant succès parisien face à l’ennemi juré, on a pu entendre que la solution était toute trouvée : un PSG sans Neymar ! En 90 minutes, Neymar se retrouvait, le vilain petit canard, celui dont on n’avait plus besoin, le responsable de tous les maux parisiens.
Neymar, n’est plus celui que nous avons connu en 2017, lors de son premier match, virevoltant, vif et insaisissable, tout de jaune vêtu sur la pelouse du Roudourou. Mais il reste un joueur doué d’une qualité de passe exceptionnelle, d’une vision du jeu hors norme. Un joueur capable de faire basculer un match.
Neymar, bien préparé physiquement, est tout à fait capable de faire des efforts et de courir des kilomètres. Non Neymar n’est pas fini.
Mais il faut un entraineur qui saura lui expliquer son nouveau rôle, ce que l’équipe attend de lui et l’utiliser avec ses qualités d’aujourd’hui et ne plus fantasmer sur le passé.
Neymar aurait-il vraiment fait pire que Ruiz si on lui avait confié ce poste ? L’avenir de Neymar n’est-il pas au milieu et plus au poste d’attaquant ? Est-il si inconcevable et insultant de mettre Neymar et Messi en concurrence jusqu’à la fin de la saison avant qu’au moins un des deux quitte le club ? Et pourquoi ne pas essayer un Neymar en 9 ?
Des solutions, il en existe, encore faut-il avoir le courage ou la possibilité de les essayer. Mais utiliser la victoire contre Marseille comme unique argument afin de jeter Neymar aux oubliettes alors que le Messi post coupe du monde, a montré bien peu de considération à l’égard de notre club, parait injuste.
Cela dit, les choix tactiques décidés dimanche soir face à Marseille ont été très positifs et, associés à un nouvel état d’esprit bien plus guerrier des joueurs, il faut espérer que le PSG se soit enfin trouvé.